…Et si la maladie n’était pas un hasard, par Dr Pierre-Jean Thomas Lamotte

Selon le Dr Thomas-Lamotte, l’homme est fait de désirs et ne supporte pas les grandes déceptions, les agressions, ou les variations brutales de son mode de vie (déménagement, licenciement, perte de pouvoir, grande frayeur, rupture, abandon, brouille familiale…). Il insiste sur l’importance de la vie psychoaffective du patient et du trauma dans l’apparition des maladies. Les liens entre le psychisme et les troubles corporels avaient d’ailleurs été évoqués dès l’Antiquité. Il cite Georg Groddeck, un médecin d’origine allemande, qui avait mis en évidence le trauma psychique dans le contexte de la maladie. Il existerait un déterminisme inconscient en fonction de l’histoire affective passée d’un individu. Il a été initié à la lecture de scanners cérébraux par le psychanalyste Pierre Barbey ; des scanners qui révèlent que, certaines zones du cerveau peuvent porter les traces de la rumination d’un conflit.

Il y a conflit lorsque la personne ne réalise pas ce qu’elle souhaite ou quand elle doit faire quelque chose qui va à l’encontre de ce qu’elle désire ; elle se trouve dans un état de frustration et dans l’impossibilité d’agir. Le traumatisme peut être lié à un événement totalement imprévu ; alors, il peut y avoir, selon le Dr Thomas-Lamotte, un délai de six mois avant l’apparition du symptôme. C’est le temps dont a besoin notre organisme pour tenter de résoudre l’événement imprévu ; si l’organisme ne trouve pas de solution, il se produit une décompensation qui traduit le débordement et l’épuisement des capacités de lutte de notre organisme. Cela constitue la règle de bio-psychologie humaine. L’homme accumule dans sa mémoire toutes les données sensorielles et émotionnelles liées à ses expériences de vie malheureuses, ses mauvais souvenirs. On parle d’«empreinte », en psychologie, ou d’événements sensibilisants. Cela va induire ultérieurement une hypersensibilité à tout élément résonnant avec ces expériences négatives douloureuses du passé et provoquer le réveil de cicatrices anciennes.

Au cours de ses consultations, il essaie d’établir les liens entre les conflits programmants (les événements traumatiques du passé qui se sont imprimés) et le conflit déclenchant. Le Dr Thomas Lamotte fait référence aux points faibles de la structure psychique d’un individu, qui font que les mêmes conflits ainsi que les mêmes symptômes sont susceptibles de se produire. En échangeant avec ses patients, il s’est rendu compte que des conflits psychoaffectifs identiques étaient liés à des pathologies identiques. Selon lui, pour comprendre le symptôme, il est important de savoir que la compensation symbolique résulte de l’union du psychisme et de la biologie de l’homme ; la compensation symbolique est notre dernier recours d’adaptation au stress. Elle se fait de façon inconsciente, donc à l’insu de la personne. Nos fonctions biologiques seraient donc dépendantes de notre état psychoaffectif, qui est lui-même conduit par notre orientation spirituelle.

Lors de la survenue d’un conflit important, une émotion lui est attachée, il est alors primordial de ne pas rester dans l’isolement et de décharger cette émotion en exprimant son ressenti par rapport à ce conflit, souvent chargé de souffrance et de culpabilité. C’est ainsi que le Dr Thomas-Lamotte a privilégié la qualité de l’écoute auprès de ses patients. Il considère la maladie psychique ou somatique comme une sorte d’automutilation ; il affirme que « la rumination se fait chair dans le symptôme » ; par exemple, dans la compensation symbolique, un excès visible peut venir compenser un manque ressenti. Selon l’auteur, la plupart des conflits sont des conflits de séparation. Il propose dans cet ouvrage une lecture symbolique de divers symptômes, organes et membres du corps résultant des milliers de consultations qu’il a effectuées et il fait référence à des cas cliniques observés dans son cabinet. Pour citer quelques exemples : en ce qui concerne la main, le dos de la main correspondrait à la zone des parents, le majeur gauche est lié au désir (libido), le pouce est le symbole de la protection et de la mère, l’annulaire est le doigt de l’alliance, l’auriculaire est celui de la vérité cachée, l’index celui de la direction et du père. Dans le cas de la sclérose en plaque, le Dr Thomas-Lamotte a remarqué l’existence d’un conflit psychoaffectif chez 75% des patients survenu dans les 7 à 12 mois qui précèdent les signes de la première poussée de la maladie. Selon lui, il existerait des règles symboliques de latéralité du symptôme dans les troubles fonctionnels et les maladies (le fait d’être touché(e) du côté droit ou du côté gauche de notre corps). Le cancer de la prostate concernerait souvent un homme d’âge mûr, un mâle dominant (le patriarche), qui a perdu sa suprématie, ou son pouvoir est mis à mal, on lui manque de respect ; les problèmes au genou auraient à voir avec un conflit hiérarchique (devoir plier face à quelqu’un), le côlon et le rectum seraient liés à l’identité familiale et personnelle.

L’auteur affirme que le cerveau intervient dans la gestion des émotions et dans le déclenchement de toute pathologie.

À propos de l’auteur :

Le Docteur Thomas-Lamotte est médecin, spécialiste en neurologie. Après avoir exercé en milieu hospitalier au début de sa carrière, il a choisi une activité libérale, ce qui lui a permis de privilégier l’écoute dans sa pratique de la médecine. Il a eu l’occasion de s’entretenir avec plus de 20000 patients au cours de sa carrière.  Il a entrepris des recherches sur le rôle du cerveau dans l’organisation somatopsycho-spirituelle de l’homme. Il est l’auteur de plusieurs ouvrages sur l’interprétation psychosomatique et symbolique des maladies. Des vidéos dans lesquelles il est interviewé circulent sur Youtube.