Du tempérament au caractère, par Alexandre Dianine-Havard

Alexandre Dianine-Havard, à travers son ouvrage, nous présente les vertus qu’il juge indispensables pour développer le Leadership Vertueux, un mouvement d’envergure internationale, dont il est le fondateur et qui a pour but de former une nouvelle génération de leaders, tournés vers la croissance de l’être humain et capables de transformer le monde. L’auteur fait référence à l’héritage intellectuel de la Grèce antique ainsi qu’à celui de la pensée judéo-chrétienne, qu’il considère comme essentiels pour aider l’être humain à développer et parfaire son caractère. Il s’inspire également de la théorie des humeurs élaborée par Hippocrate, médecin grec du siècle de Périclès (né vers 460 av JC et mort en 377 av JC), à laquelle il a ajouté la composante génétique.

Selon Alexandre Dianine-Havard, la personnalité humaine est constituée d’un tempérament et d’un caractère. Nous ne pouvons changer notre tempérament : il correspond à notre prédisposition naturelle et innée nous incitant à réagir d’une certaine façon. L’auteur distingue quatre types de tempérament : colérique, mélancolique, sanguin, flegmatique.

Sur la base de ce tempérament se forge le caractère, qui se caractérise par les vertus de prudence, courage, maîtrise de soi, justice, magnanimité, humilité, plus ou moins développées chez les individus. Ces vertus sont des habitudes morales, que l’auteur décrit comme des forces spirituelles acquises et développées par la pratique dans notre vie quotidienne et sur lesquelles l’être humain doit travailler afin de ne pas se laisser dominer par son tempérament.

Les quatre tempéraments, leurs qualités et faiblesse

L’auteur prône l’éducation de notre caractère, afin de compenser les faiblesses de notre tempérament. Cela demandera parfois d’aller à l’opposé de ce qui nous vient spontanément, de nos inclinations naturelles. L’auteur décrit les tempéraments, tout en précisant les qualités et faiblesses de chacun et les façons de compenser ces dernières :

le colérique : il est très actif, entreprenant, compétitif mais prend peu soin des personnes, qu’il utilise parfois comme des moyens pour atteindre ses objectifs. Il est enclin à l’orgueil et à la colère. Il doit développer la douceur et l’humilité.

le mélancolique : c’est un rêveur, un contemplatif et un idéaliste, il est profond, anxieux, à la recherche de grandeur plus que de reconnaissance, mais il peine à mettre en œuvre ses projets. Il doit passer à l’action, prendre des risques et développer l’audace.

le sanguin : il aime partager ses sentiments avec les autres, vivre de sensations, il est dans le moment présent mais a des difficultés à terminer ses projets. Il aime les gens et communiquer. Il doit développer l’endurance.

le flegmatique : il est doué pour l’analyse du processus mais il lui est difficile de rêver de grandes choses. Il est mesuré et a le sens du devoir, il est animé d’une volonté de fer. Il doit pratiquer l’audace et apprendre à rêver, à développer la magnanimité.

Il est nécessaire de prendre en compte le tempérament biologique et le caractère spirituel de chacun.

Les vertus que l’être humain doit cultiver et qui sont à la base du leadership vertueux

Les deux vertus essentielles du caractère qui constitue l’essence du leadership vertueux sont :

la magnanimité (la grandeur), c’est-à-dire tendre vers les grandes choses, c’est la vertu de la contemplation associée à l’action, le fait d’avoir un idéal noble et de le concrétiser.

C’est « avoir confiance dans les hautes possibilités de la nature humaine »

l’humilité fraternelle (le service envers son prochain, la communauté).

L’auteur ajoute quatre autres vertus :

la prudence : lié à la délibération et à la décision, exige de regarder la réalité en face et de surmonter la peur.

le courage : qui demande audace et persévérance. Il y a courage quand les objectifs et les moyens utilisés pour les atteindre sont justes.

la maîtrise de soi : afin de réprimer nos émotions négatives et favoriser les bonnes émotions.

C’est aussi avec son cœur et sa chair qu’on fait le bien, pas seulement avec sa volonté, selon l’auteur.

la justice : consiste à construire le bien commun et faire en sorte que chacun reçoive son dû. Elle exige le courage et l’amour ; l’injuste, au lieu de servir les autres, se sert lui-même.

l’humilité : se développe par la connaissance de soi (acquise par la contemplation) et des autres ; ne pas se mentir à soi-même et servir les autres. L’humilité, c’est aussi savoir reconnaître ses talents, sinon c’est de la pusillanimité.

« Seul l’amour peut faire grandir les personnes » affirme Alexandre Dianine-Havard, qui préconise un leadership visant à inspirer et à enseigner, plutôt qu’à diriger.  Le véritable leadership doit aider les autres à découvrir leurs talents et les encourager à exprimer leurs opinions, même si elles sont divergentes.

Bien connaître son histoire pour découvrir sa mission et apporter sa contribution au bien commun

L’auteur nous exhorte à découvrir notre mission (pour cela, il est important d’avoir une bonne connaissance de soi, de connaître son histoire, car elle va définir la nature de notre mission).

Une mission commence par un rêve, qui se transforme en action et qui a pour but d’apporter notre contribution spécifique au bien commun.

L’auteur explique en détail les caractéristiques des quatre tempéraments ainsi que leurs faiblesses et ce sur quoi travailler pour les combler. Il fait référence à la notion d’altruisme et en distingue différentes formes qu’il explique : faux altruisme (le « feelgoodism », qui consiste avant tout à se faire du bien à soi-même ou se donner bonne conscience), l’altruisme séculier, l’altruisme religieux et l’altruisme chrétien.

Il évoque des personnages qui ont marqué l’histoire, dans les domaines politique, médical, religieux, ou commercial, qui ont été, selon lui, des exemples d’intégrité et des modèles du point de vue éthique. Il cite, notamment, Alexandre Soljénitsyne, auteur et dissident russe dans les années 1970-1980, qui est allé au bout de ses convictions et n’a jamais failli à la mission qu’il s’était donnée, malgré la guerre, le goulag, la maladie et l’exil.

À propos de l’auteur :

Alexandre Dianine-Havard est un avocat d’origine française, russe et géorgienne, né en 1962 ; il a travaillé en tant qu’avocat à Strasbourg et en Finlande, à Helsinki, où il a vécu pendant 18 ans. Il est le créateur du système de leadership vertueux. Des instituts de leadership vertueux (Havard Virtuous Leadership Institute) ont été créés dans différents pays et continents, où sont enseignées les théories de leur fondateur.  Il est l’auteur de plusieurs livres de développement personnel et de style de management.

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